Soutenances de thèse

Thèses soutenues au LIAS

Marion Robinaud

thèse soutenue le 15 novembre 2017

« Religieuses au cœur des communautés indiennes : Mémoires féminines des missions de l’Ouest canadien ». Thèse soutenue sous la direction d'Emmanuel Désveaux, le 15 novembre 2017, à l'EHESS.

Jury

  • M. Emmanuel Désveaux (Directeur de thèse), EHESS,
  • M. Gilles Havard, CNRS,
  • M. Frédéric Laugrand, Université de Laval (Canada),
  • Mme Anne Monjaret, CNRS,
  • M. Olivier Servais, Université catholique de Louvain (Belgique).

Résumé

Les missions catholiques auprès des populations nord-Amérindiennes canadiennes s’offrent à la recherche en sciences sociales comme un laboratoire d’expériences de la rencontre interculturelle. Cette thèse se veut une anthropologie comparée de deux aires culturelles, particulièrement au sujet de deux points : les processus d’adaptation à l’altérité et la construction culturelle du genre féminin. Nous proposons d’interroger la façon dont le contexte des missions permet de mettre en comparaison deux cultures dans le rapport de chacune à l’altérité et comment, dans cette altérité respective, il est possible d’observer deux versions du genre féminin se dessiner. Pour ce faire, les récits de vie des femmes missionnaires catholiques ayant travaillé avec les populations autochtones de l’Ouest canadien au XXe siècle sont au cœur de notre propos, tout comme l’ethnographie classique nord-Amérindienne, ravivée et complétée par de nouveaux témoignages. Notre propos s’éclaircit en trois temps. Tout d’abord, avec une ethnographie des acteurs de la rencontre, où religieuses missionnaires et populations autochtones de l’Ouest canadien sont présentées dans une situation interactionnelle. L’analyse se poursuit ensuite par l’interrogation des processus d’adaptation à l’altérité qui, d’une part, peuvent être définis par le principe d’inculturation et, d’autre part, par une logique d’adoption et d’appropriation. Enfin, nous proposons de mettre en lumière la construction culturelle du genre féminin à travers les expériences vécues dans ce contexte des missions. En interrogeant la diversité culturelle, nous espérons mettre en relief les enjeux de production culturelle dans les dialogues et négociations permanents entre ces deux mondes qui se rencontrent.


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Hernàndez Mauricio

thèse soutenue le 2 mai 2017

  • « Médiatisation technologique et voix du réel. Une anthropologie historique du regard — de la trace à l'écran ». Thèse soutenue sous la direction de Victor Rosenthal, le 2 mai 2017, à l'EHESS.

Jury

  • Nancy Berthier, Paris Sorbonne.
  • Victor Rosenthal, IMM, EHESS.
  • Jean-Marie Schaeffer, EHESS.
  • François-David Sebbah, Université Paris Nanterre.
  • Gian-Maria Tore, Université du Luxembourg.

Résumé

Nous partons du constat de l’importance de l’image dans le processus d’anthropogénèse, car la fixité de l’image se dévoile comme une médiation temporelle, c’est-à-dire, comme la création d’un temps rapporté médiatisant notre rapport au réel et transgressant par là notre champ perceptif. À ce titre, l’histoire de l’image apparaît comme le développement de divers modèles eidétiques statiques qui vont être en négociation et relation permanente avec les modèles eidétiques dynamiques : le langage, les gestes, l’outillage, la musique, la danse, l’habitat ; modèles qui en contrepartie sont des médiations nous permettant d’investir l’espace et de le délimiter. L’interpénétration des deux types de modèles, dynamiques et statiques, constituerait, dans la pléthore et la diversité d’éléments composant chaque culture, le caractère définissant l’homme comme animal politique.

C’est ainsi que l’on a pu discerner une différence ontologique lors de l’apparition de la trace photographique, trace résultant, non d’une idéalisation formelle et symbolique, mais de l’idéalisation d’une distance, à partir de laquelle se matérialise l’écran en articulant le regard depuis une nouvelle échelle opératoire. L’apport essentiel de l’image serait entré donc dans une nouvelle phase qui, au bout de presque deux siècles, aurait transformé l’homme en animal médiatique. C’est là que l’histoire de la nouvelle trace, sous l’essor de la technologie numérique, centre tout enjeu politique dans sa manifestation la plus conséquente, celle de l’expression cinématographique.

Dans ce cadre nous avons abordé et privilégié une histoire du cinéma à des moments où celle-ci développe des enjeux spécifiques dans son rapport au réel, comme notamment dans l’exemple de l’œuvre du cinéaste mexicain Téo Hernández, réalisée pour l’essentiel en Europe entre 1968 et 1992. Sa forte dimension phénoménologique, l’importance du corps dans l’acte de filmer, tout autant que sa fine réflexion sur le médium et son rapport au réel, nous ont fournit une clé de voûte nous permettant de comprendre les grands changements médiatiques qui sont survenus dans les années 80, et qui ont déterminé le regard politique du monde actuel.

Mots clés : Regard, histoire du regard, image, trace photographique, capacité eidétique, cinéma, Téo Hernández, avant-garde, lettrisme, cinéma expérimental, histoire et théorie du cinéma.

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Abstract

We begin by observing the importance of the image in the anthropogenesis’ process because the fixed image reveals temporal mediation, namely, the creation of reported time, mediatizing our relation to the real and thus, transgressing our fields of the perceptual. On this basis, the image’s history appears as a development of various static eidetic models that are going to be in a negotiation and permanent relationship with dynamic eidetic models: language, gestures, equipment, music, dance, the habitat; models that, in return, are mediations enabling us to invest the space and divide it up. The intermingling of the dynamic and static models would constitute the character defining man as a political animal, in the myriad and diversity of the elements that are components for each culture.

That is how we are able to detect an ontological difference at the time when the photographic trace appears, a trace not resulting from a formal, symbolic idealization but from an idealization of distance, from which the screen materializes by articulating the eye from a new operative scale. The image’s essential contribution would thus have entered a new phase that would have transformed man into a media animal after almost two centuries. That is where the history of the new trace becomes the core of all political issues in its most consistent manifestation, under the surge of digital technology, that of cinematographic expression.

In doing so, we have addressed and favoured one of cinema’s histories at a time when there was a development of specific issues in relation to the real, notably using the work of a Mexican filmmaker, Téo Hernández, mainly done in Europe between 1968 and 1992 as an example. Its powerful phenomenological dimensions — the importance of the body while filming — and also the deep reflexion on the medium and its relation to the real, have provided us with a keystone that enables us to understand the major changes in media that happened during the 1980s and determined the political outlook of the world today.
 

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Anne-Lyse Renon

thèse soutenue le 10 novembre 2016

  • « Design et esthétique dans les pratiques de la science ». Thèse soutenue sous la direction de Victor Rosenthal, le 10 novembre 2016, à l'EHESS.

Jury

  • Jean-François Bordron, Professeur, Université de Limoges (rapporteur)
  • Emmanuel Désveaux, Directeur d'études, EHESS, IMM-LIAS
  • Peter Galison, Joseph Pellegrino University Professor, Harvard University (rapporteur)
  • Aud Sissel Hoel, Professeure, Norwegian University of Science and Technology
  • Sophie Houdart, Chargée de recherche, CNRS
  • Victor Rosenthal, Chargé de recherche, INSERM, IMM-LIAS (Directeur de Thèse)
     

Résumé

Ce travail de thèse interroge d’un point de vue anthropologique et sémiotique la construction de la connaissance scientifique par l’expression graphique. De manière générale, il s'agit d'analyser un panorama d’exemples historiques de la culture visuelle des sciences comme des pratiques de recherches contemporaines, notamment l'importance de l'observation et de la fabrication de rendus dans le travail de l'image, dans la fabrication, et la diffusion de la science, en terme d'hypothèses, de méthodes, de théories, et de styles de pensée.

La science contemporaine, caractérisée par sa présence très « visuelle » dans la société, place selon nous le design et les technologies liées à l'imagerie au cœur des relations esthétiques inhérentes à tout processus de recherche. Afin de comprendre comment le statut des objets — dans leur matérialité et leur agentivité — dépasse celui de l’objectivité dans la production du savoir, nous cherchons à le ressaisir comme une construction symbolique particulièrement incarnée par le design en recherche.

Mots-clefs : Expression, matérialité, agentivité, design, objectivité, esthétique.

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Rojas Pablo 

thèse soutenue le 20 novembre 2015

  • « Le développement d’un savoir-faire musicien ». Thèse soutenue, sous la direction de Victor Rosenthal, le 20 novembre 2015, à l'EHESS.

Jury

  • Jean-François Bordron (Université de Limoges)
  • Michel de Fornel (EHESS, IMM-LIAS)
  • Maya Gratier (Université de Paris Ouest – Nanterre, La Défense)
  • Antoine Hennion (École des Mines)
  • Victor Rosenthal (Directeur de thèse, IMM-LIAS, EHESS)


Résumé

Ce travail de thèse a pour objet le développement du savoir-faire musical. Il s’agit de conceptualiser la façon dont un apprenti instrumentiste s’approprie les savoir-faire des générations antérieures de musiciens. Nous nous appuyons pour cela sur les données d’un recueil longitudinal d’enregistrements de cours d’instruments (guitare, piano et violon).

Notre enquête part de l’intuition que le phénomène musical renvoie à un flux animé, un mouvement qui traverse le champ subjectif et le corps. L’écoute musicale requiert alors la participation du sujet – ce qui relève d’un savoir-faire. S’esquisse ainsi une forme de continuité entre perception et savoir-faire qui renvoie à la communauté structurelle de leurs modes de constitution et à leur expressivité intrinsèque. Dès lors, le mouvement qui incarne le phénomène musical n’est pas seulement cinétique mas aussi kinesthésique.

Le développement du savoir-faire instrumentiste passe par celui de la topographie musicale de l’instrument ; ce qui intervient à travers un processus d’exploration où l’apprenti exerce son oreille, éduque son attention, et apprend des gestes spécifiques taillés pour la morphologie de son corps et les caractéristiques de son instrument. La transmission intersubjective d’un savoir-faire (musical ou autre) s’appuie en général sur le tutorat qui associe maître et apprenti dans une relation de compagnonnage didactique. Ce processus ne consiste pas à transmettre à l’apprenti des schèmes tout faits mais à le conduire à former ses propres gestes ; des gestes d’une efficacité harmonieuse, conformes à une tradition, dont l’enjeu n’est pas seulement praxique mais aussi esthétique, mythique et stylistique.

Mots clefs : Savoir-faire, musique, développement, perception, motilité, motif, engagement participatif, expression, sémiose, topographie musicale, tutorat, reprise, activité technique.
 

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Irina Olariu

  • « Pratiques humoristiques et référence aux personnes dans une activité de groupe : le cas d'un atelier thérapeutique de chant ». Thèse soutenue, sous la direction de Michel de Fornel, le 14 novembre 2014, à l'EHESS.

Jury

  • Michel de Fornel, directeur de thèse, EHESS
  • Christian Licoppe, Télécom ParisTech
  • Lorenza Mondada, Université de Bâle
  • Louis Quéré, CNRS
  • Rodney Watson, Université de Manchester

 

Résumé

Cette thèse étudie les pratiques humoristiques dans une série d’ateliers thérapeutiques de chant. A travers une étude empirique s'appuyant sur des enregistrements vidéo, nous analysons les méthodes et les procédures que les participants utilisent pour faire référence à des coparticipants d’une façon humoristique. L’analyse détaillée de différentes ressources mobilisées pour construire du sens à travers la prise à témoin humoristique s’appuie sur la démarche analytique et méthodologique de l’analyse de conversation d’inspiration ethnométhodologique. Notre analyse interroge le lien entre cette pratique et le contexte dans lequel elle apparaît et dont elle fait partie intégrante. Une analyse à plusieurs niveaux d’organisation, notamment celui des tours de parole, des séquences et des cours d’action, montre que la prise à témoin humoristique est un phénomène en soi, une action conversationnelle, une pratique spécifique qui rend visible l’orientation des participants vers la nature de l’activité à laquelle ils participent. Au terme de notre analyse, il apparaît que la prise à témoin humoristique révèle une orientation des participants d’aller au-delà d’une identification des coparticipants qui sont pris pour cibles. Elle se situe sur un continuum qui va d’une performance en tant que telle, d’une invitation à participer à un moment convivial vers la mise en avant d’une action spécifique, comme une évaluation, une demande d’action ou une présentation d’une information nouvelle. Le lien qui se crée entre ce phénomène et l’activité thérapeutique de chant est un lien de sens commun vers lequel les participants s’orientent en tant que membres des ateliers de chant. S’intégrant dans des cours d’action particuliers, la prise à témoin humoristique permet de gérer les problèmes pratiques en les transformant en risible. En plus elle révèle la délicatesse de certaines actions et rend visible le lien étroit qu’elle entretient avec la nature des ateliers à travers la possibilité d’inviter la participation sans l’imposer.

[Accès à Sudoc]

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Sandra Dubs

  • « Danses, langues et transmission culturelle chez les Amérindiens contemporains »
    Thèse soutenue, sous la direction d'Emmanuel Désveaux, le 12 juin 2014, à l'EHESS.

Jury

  • Emmanuel Désveaux, directeur de thèse, EHESS ;
  • Carmen Bernand, Université Paris 10 ;
  • Michel de Fornel, EHESS ;
  • Raymond J. Demaillie, Université d’Indiana ;
  • Anne Garrait-Bourrier, Université de Clermont-Ferrand ;
  • Gilles Havard, EHESS.

Résumé

Le plus souvent considérée comme une manifestation colorée rappelant l’histoire tumultueuse des premiers habitants du continent américain, la danse amérindienne dévoile au fil de nos analyses son potentiel signifiant entrant en résonance avec de grandes lignes mythiques caractéristiques d’une vision du monde ancrée dans l’autochtonie. Les figures scéniques et mythiques que sont l’Aigle et le Serpent sont appelées à témoigner des éléments sémantiques qu’elles véhiculent implicitement grâce à leur plasticité de représentation, les rendant tour à tour totalement incarnées ou évoquées en filigrane dans les gestes, les parcours et les paroles prononcées en langue vernaculaire sur la scène.

Nous démontrons que la danse, envisagée en synergie avec la langue vernaculaire encore parlée lors des cérémonies et pow wow, révèle une structure de la culture autochtone, profondément enfouie et présentant un caractère fractal. La dynamique et la spécificité de cette structuration fractale offrent aux personnes immergées depuis leur enfance dans l’autochtonie, comme à ceux participant occasionnellement aux pow wow, la possibilité d’avoir accès à des segments suffisant à la perpétuation de leur culture par la danse et la langue en acte. Le mimétisme joue alors un rôle dans l’apprentissage des danses qui respecte l’individualité de chacun, puisque c’est une forme à effectuer qui est transmise et non un façonnage des corps. Cette forme fractale qui s’épanouit dans la pratique des danses et d’éléments de langue vernaculaire sur la scène, dans les artefacts et les récits amérindiens, constitue un potentiel de transmission culturelle en germe pour les Amérindiens contemporains.

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Vincenzo Raimondi

  • « À la recherche de la matrice du langage :
    Des approches mentalistes de l’interaction sociale au languaging »
    Thèse soutenue, sous la direction de Michel de Fornel, le 18 décembre 2013, à l'EHESS.

Jury

  • Didier Bottineau, Chargé de recherche au CNRS, Université Paris Ouest Nanterre-La Défense,
  • Stephen J. Cowley, Professeur, University of Southern Denmark,
  • Michel de Fornel, Directeur d’études, École des Hautes Études en Sciences Sociales,
  • Chistophe Parisse, Chargé de recherche au CNRS, Université Paris Ouest Nanterre-La Défense (rapporteur),
  • Victor Rosenthal, Chargé de recherche à l’INSERM, École des Hautes Études en Sciences Sociales,
  • Paul J. Thibault, Professeur, University of Agden (rapporteur).

Résumé

La relation entre le langage, d’une part, l’interaction et la socialité, d'autre part, suscite un intérêt renouvelé à travers un éventail d’hypothèses d’ordre phylogénétique, ontogénétique et comparatif qui fondent le modèle de l’« infrastructure sociocognitive ». Les tenants de cette approche, comme Tomasello et Levinson, s’appuient sur des études empiriques sur l’attention conjointe, l’acquisition du langage et la conversation, pour postuler l'existence d'une infrastructure cognitive humaine universelle héritée biologiquement qui serait à la base de l’interaction sociale. Cette infrastructure comprendrait la lecture précoce de l’esprit d’autrui et la motivation à l’engagement social, et expliquerait l’apprentissage culturel dont relèverait le développement des compétences linguistiques. Les sciences du langage rejoignent ainsi de plein droit le domaine interdisciplinaire des études sur la « cognition sociale ». Les argumentations, essentiellement mentalistes, avancent des hypothèses problématiques (la lecture des intentions comme précurseur du langage) tout en se basant également – les tenant pour acquis – sur des conceptions de l’esprit et du langage qui devraient à leur tour être expliquées, ainsi que sur des modèles fonctionnalistes inadéquats. Ma thèse consiste à montrer qu’il est au contraire nécessaire de se tourner vers une explication constitutive du langage et de l’interaction humaine, ce qui n’est possible qu’en abandonnant les perspectives cognitivistes et néo-darwinistes. À cette fin, un véritable changement de paradigme épistémologique s’est imposé, en particulier dans le sillage de la pensée de Maturana. Cette approche permet de considérer le domaine de l’opération de l’individu comme le domaine adéquat pour expliquer l’interaction humaine à travers le dispositif analytique de la « coordination », et, par l’abstraction de l’invariance de sa dynamique, d’y identifier les conditions de possibilité du langage (et de la culture) : son organisation fondamentale, à savoir la coordination consensuelle récursive (languaging), et sa caractérisation en termes de phénotype ontogénétique, notion qui permet d’en comprendre l'établissement phylogénétique et développemental.

Comprendre les conditions constitutives de l'interaction, du langage et de notre socialité spécifique implique alors de révéler la matrice opérationnelle-relationnelle dans laquelle nous existons en tant qu’êtres humains. Cet appareil explicatif, génératif de la phénomènologie socioculturelle, permet sans la reconduire à un principe ou à une faculté. De nouvelles hypothèses en découlent, allant de l'acquisition du langage aux origines évolutives de notre mode de vie bio-logiquement culturel.

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Charles Matthieu

  • « "Ek'wi'ml chn schint", "tout à coup je suis Indien" : redéploiement et continuité de l'ordre social des Indiens Cœur d'Alene (Idaho, Etas-Unis) »

Résumé

Nous nous proposons de chercher à identifier puis analyser les moyens par lesquels la communauté amérindienne Coeur d'Alene (Idaho, Etats-Unis) a négocié la pérennité d'éléments sociaux fondamentaux à sa reproduction avec un environnement changeant, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à nos jours. En se convertissant rapidement au christianisme, au fermage et en se sédentarisant, la communauté s'est engagée sur une voie en apprence radicale qui permit pendant un certains temps de préserver une forme d'équilibre au sein de l'organisation sociale et politique de la tribu. Dans ce cadre, le rapport de force avec la mission catholique établie sur la réserve fût instrumental. Pourtant malgré leurs efforts, les Coeur d'Alene virent leur territoire éclater au XXe siècle sous la pression du gouvernement et durent à nouveaux négocier avec des éléments qui mettaient en danger l'intégrité des systèmes traditionnels. En examinant l'ethnographie contemporaine, nous proposerons une analyse de certains phénomènes qui sont directement liés à ces processus de (re)négociation. Nous pensons pouvoir montrer à ce propos la continuité des formes les plus anciennes de régulation des conflits et du maintien de l'ordre social Coeur d'Alene. Dans cette optique nous présenterons le complexe rituel du pow-wow comme un catalyseur contemporain de ces renégociations. Enfin, après avoir revisité les relations entre indiens et missionnaires, nous chercherons à confronter nos matériaux à certaines théories critiques du culturalisme, notamment grâce aux données relatives au domaine de la guerre Coeur d'Alene et aux thèmes de l'imitation et du mimétisme.
 

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Frédéric Alamel

  • « Après les houmas, le déluge : anthropologie d'une agonie culturelle ». Thèse soutenue, sous la direction d'Emmanuel Désveaux, en 2013, à l’EHESS.

Accès au résumé de la thèse :  http://www.theses.fr/2013EHES0522
 

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Ivan Abarca

  • « Construction de la fiction et la réalité dans l’image et le discours politique : analyse de la telenova El Candidato et la campgane présidentielle mexicaine en 2000 ».
    Thèse soutenue, sous la direction de Pierre Encrevé, le 12 décembre 2011, à l’EHESS.

Jury 

  • Pierre Encrevé, directeur de thèse, EHESS
  • Olivier Baude, université d’Orléans
  • Gabriel Bergounioux, université d’Orléans
  • Michel De Fornel, EHESS
  • Bernard Laks, université Paris X.

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Stéphanie Boutevin

  • « La place et les usages de l’écriture chez les Hurons et les Abénakis, 1780-1880 ».
    Thèse soutenue, sous la direction d’Emmanuel Désveaux et d’Alain Beaulieu, décembre 2011, à l’EHESS.

Accès au résumé de la thèse : http://www.theses.fr/2011EHES0482

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Nadège Lechevrel

  • « L’approche écologique en linguistique. Le cas de l’écolinguistique ».
    Thèse soutenue, sous la direction de Michel de Fornel, 24 octobre 2010, à l’EHESS.

Membres du jury

  • Gabriel Bergounioux (professeur à l’université d’Orléans),
  • Pierre Encrevé (directeur d’études à l’EHESS),
  • Michel de Fornel (directeur d’études à l’EHESS, directeur de thèse),
  • Dominique Guillo (chercheur au CNRS/GEMAS),
  • Salikoko S. Mufwene (professeur à l’université de Chicago)

Résumé

La thèse examine le paradigme écologique en linguistique et le cas de l’écolinguistique. Ne pouvant se fonder sur des documents déjà existants faisant l’histoire de ce courant en linguistique, ce travail propose d’étudier un ensemble de références bibliographiques se présentant à la fois comme objet d’enquête (constitution d’un corps de textes de référence) et résultat de la recherche, complété par un repérage de la discipline sur Internet. L’examen détaillé des notions principales de l’écolinguistique permet d’inscrire les différentes orientations de ce courant dans le contexte des approches néo-darwiniennes de l’évolution du langage et de la cognition. Les différentes étapes de ce courant ont été retracées à partir du texte « fondateur » (Haugen, 1971), dont l’analyse montre les contradictions empiriques et théoriques qui menacent le paradigme, mais également la façon dont l’approche écologique contribue de façon intéressante à l’exploration de nouvelles méthodes et concepts dans les domaines de la sociolinguistique variationniste, du contact des langues et de la typologie.

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Joanna Seraphim

  • « Les rôles et les statuts des femmes métisses de Winnipeg dans leur communauté et dans la société canadienne ».
    Thèse soutenue, sous la direction d’Emmanuel Désveaux et Denis Gagnon, 2011, à l’EHESS.

Accès au résumé de la thèse : http://www.theses.fr/2011EHES0467

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Grazia Tiezzi

  • « L’improvisation en  Ottava rima en Toscane. Une pratique langagière solennelle ».
    Thèse soutenue, sous la direction de Michel de Fornel, 8 octobre 2010, à l’EHESS.

Jury 

  • Michel de Fornel, directeur de thèse, EHESS
  • Fedérico Albano Leoni, Université de Rome
  • Emmanuel Désveaux, EHESS
  • Denis Laborde, CNRS
  • Piero Ricci, Université d’Arezzo
  • Victor Rosenthal, EHESS-INSERM.

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Maud Verdier

  • « Le temps de la conversation – anthropologie linguistique des chats dans les cybercafés de Tananarive (Madagascar) ».
    Thèse soutenue, sous la direction de Michel de Fornel, 2010, à l’EHESS.
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