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Axe 1 – LIAS

1. Linguistique, grammaire, 
sémiotique


1.1 – Langues, 
art
 et
 organisations
 sociales
 nord‐américaines


Ce chantier conduit par Emmanuel Désveaux aura trait à l’Amérique du Nord autochtone, considérée comme représentative de l’aire culturelle américaine. Il se situera dans le prolongement de travaux entrepris antérieurement. Notre ambition vise ici à mettre en corrélation, en dépit de leurs multiples variations, les formes d’expression (langage articulé ou arts plastiques), les fondamentaux de l'organisation sociale et les modalités premières de l’ontologie autochtone. Du reste, à partir du remarquable travail de Nabokov sur l’architecture comparée de l’Amérique du Nord, une place particulièrement sera donnée aux formes bâties, provisoires ou non, dans le travail d'analyse des déclinaisons formelles. Cet aspect du projet nous permettra du reste de faire le pont avec le chantier européen que nous mènerons en parallèle et nous conduira probablement à établir que les principes fondamentaux de l'habiter ne sont pas similaires dans l'une et l'autre aire culturelle (tout comme les valeurs et significations de l'opposition des sexes y sont foncièrement différentes). En outre, l’ensemble du projet rejoint les préoccupations de Michel de Fornel sur l’agentivité et l’analyse des grammaires autochtones américaines.

1.2 – Le problème
 de 
l’indéfini 
dans
 les
 langues
 polysynthétiques


Il s’agira de poursuivre l’enquête initiée par Michel de Fornel dans un article portant sur le statut de l’indéfini dans les langues iroquoises à d’autres familles de langues amérindiennes. Les pronoms indéfinis des langues polysynthétiques ne s’organisent que peu en séries cohérentes (à l’instar par exemple des séries some-, any- ou no- en anglais ou -to, -nibud’, -libo, -ni et koe- en russe). En revanche, on constate l’apparition fréquente d’un affixe indéfini en contraste paradigmatique avec les affixes pronominaux de troisième personne dans la morphologie verbale. Au travers de cette enquête, il s’agira de mieux comprendre la relation entre les indéfinis et les affixes « définis » qui caractérise la deixis personnelle dans les langues polysynthétiques, à partir de l’hypothèse que les systèmes morphosyntaxiques des langues sont soumis à des contraintes liées à l’existence de hiérarchies implicationnelles universelles. Une étude comparative avec le système des indéfinis des langues européennes sera réalisée (avec J.-P. Kherlakian).

1.3 – Approches
 phénoménologiques
 en
 linguistique
 et
 sémiotique


Ces recherches ont pour point commun d’intégrer à des travaux théoriques et descriptifs en linguistique et sémiotique des concepts issus de la tradition philosophique et scientifique de la phénoménologie. Elles se donnent comme objet premier les régimes dynamiques de constitution des signes et du sens, et retravaillent l’objectivité linguistique à la lumière des concepts d’expression, d’intentionnalité, de structure, de champ et de forme.

L’approche perceptiviste retenue a permis de développer des liens avec des perspectives plus précises d’anthropologie sémiotique (proverbes et sens commun), de phénoménologie du langage (via une linguistique de style phénoménologique), et de façon générale a conduit à poser, à travers divers travaux collectifs, les prémisses d’une phénoménologie sémiotiquement refondée (où le principe d’un primat de la perception se voit retravaillé dans l’horizon des sémiogenèses). On contribue ainsi au développement d’une anthropologie sémiotique qui puisse s’en tenir au réquisit d’un ‘primat de la perception’, compatible en même temps avec la socialité du sens.

Cette recherche se décline pour les années à venir en trois projets spécifiques.

1.3.1 – La notion linguistique de construction, reprise dans le cadre d’une théorie des formes sémantiques (Yves-Marie Visetti en collaboration avec P. Cadiot)

Il s’agit d’un cadre continuiste et dynamiciste dans lequel les champs de significations se laissent appréhender suivant des modèles profondément homologues à celui d’un déploiement perceptif. Appliquée notamment en sémantique lexicale (2001), puis dans l’étude des proverbes (2006), l’approche sera étendue à la notion de construction. La prédication sera décrite comme un jeu de différenciation déployant diverses phases de sens, et structures de thématisation ; et les constructions comme des aspects (des profilages) portés par ces dynamiques de constitution. L’analyse montre qu’il n’y pas lieu de converger sur une solution univoque, et reste dépendante à tous niveaux des plans/champs de lexicalisation et des structures thématiques et pragmatiques simultanément amorcées.

1.3.2 – Normativités, modalités énonciatives, et régimes de la reprise

Socialité signifie avant tout normativité, toute forme mobilisée comportant une teneur de modalisation, des acteurs, des actions, comme des ressources sémiotiques. On cherchera à redistribuer le jeu de certaines modalités énonciatives (assomption du dire en tant que confrontation des locuteurs aux normes linguistiques) en suivant les grandes lignes des modèles perceptivistes (phases du sens, etc.) élaborés dans les années récentes (Yves-Marie Visetti). Suivant ici les propositions de David Piotrowski, cela impliquerait de poser, en amont, le difficile problème des niveaux de perception et de structuration du plan de l’expression dans la parole, en tant que site où s’éprouve une telle normativité. On pourra alors tenter de concevoir, pour les formes expressives, un modèle d’appréhension homologue à celui déjà élaboré, côté sémantique, en termes de champs et de formes (premiers pas dans cette direction par David Piotrowski).

1.3.3 – Modèle morphodynamique du signe : norme et perception

Cette perspective de recherche (David Piotrowski) prend appui sur les résultats antérieurement acquis en matière de linguistique saussurienne, de structuralisme morphodynamique et d’analyse sémio- phénoménologique. Pour l’essentiel, on a pu élaborer un modèle morphodynamique du signe saussurien dont la signification phénoménologique a ensuite été établie. Le signe dévoile ainsi, dans son ordre interne, une sorte d’« épaisseur » dont les différentes « phases » fonctionnelles, au travers d’une correspondance avec le système de strates de la conscience verbale proposé par Husserl, révèlent un contenu phénoménologique. Notons en passant que cette architecture morphodynamique est actuellement à l’épreuve de l’expérimentation neurobiologique (Hôpital St Margueritte – INSCM).

Il faudra maintenant dépasser ce premier stade d’interprétation phénoménologique en « déduisant » du dispositif morphodynamique des strates de conscience sémiotique non envisagées par Husserl – strates qu’il s’agira alors de qualifier précisément dans leur sens phénoménologique, notamment en ayant recours aux concepts d’une Théorie des formes sémantique et en les situant dans ce cadre.

Corrélativement, et reprenant un des problèmes capitaux des sciences du langage, à savoir celui de la recevabilité, on examinera de quelle façon les différentes phases de conscience sémiotique qui se composent et se nouent dans l’organicité du signe sont passibles de fonder autant de paliers de légalité linguistique. Cette investigation devra être menée aussi bien sur un plan diachronique – on a ainsi en vue certaines des principales transformations qui ont conduit du français moyen au français classique – qu’au plan des dispositifs scientifiques qui sollicitent, comme assise d’objectivation, différentes sortes de conscience de recevabilité (grammaticalité, énonciativité…).

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